Mission salésienne en terre octodurienne ?

Mission salésienne en terre octodurienne ?
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), octobre 2020

Par André et Valérie Pianta | Photo: DR

Pourquoi Don Bosco s’intéresserait-il à Martigny ? Forts de ces mots de leur Père spirituel Don Bosco qui dit : « Les jeunes sont la partie la plus délicate et la plus précieuse de notre société », André et Valérie Pianta, Salésiens Coopérateurs de Don Bosco, ont décidé d’ouvrir une mission salésienne : Les Ateliers Jean Bosco.L’Office fédéral de la statistique relève que « les jeunes qui renoncent prématurément aux études représentent potentiellement une population à risque parce que les perspectives sur le marché du travail sont limitées pour des personnes sans formation postobligatoire ». Or, ce même office constate qu’en 2019, 5% des jeunes âgés entre 18 et 24 ans sont sans diplôme et ne fréquentent pas un cycle de formation ! Les éducateurs de rue de Martigny estiment que « près de 150 jeunes âgés de 16 à 25 ans sont sans formation et, très souvent, sans emploi. Le risque est donc qu’ils se marginalisent et se replient sur eux-mêmes ». 1

Agé de 19 ans, Jérôme * a déjà un parcours de vie difficile : à 15 ans, c’est la fin de la scolarité obligatoire. Il en fait voir de toutes les couleurs à ses enseignants car il ne comprend rien : étant dyslexique, les textes lui sont incompréhensibles. En maths, il ne comprend pas les consignes des problèmes à résoudre ; en français, il n’aime pas lire. Il occupe donc son temps en classe à bien d’autres choses ; en autres à faire des bêtises. Il a redoublé en classe primaire, et à 15 ans, on lui dit qu’il ne peut pas continuer l’école. Ouf ! Enfin la liberté. Mais il n’a pas de diplôme, pas le niveau scolaire pour commencer un apprentissage : c’est la galère qui commence. Il traîne dans la rue, fait de mauvaises rencontres : la spirale infernale débute : vivre la nuit, dormir le jour, le dimanche et le mercredi, c’est la même chose ! Il sort quand ses parents rentrent du travail, et rentre pour dormir quand ils partent au travail… Certains de ses copains ne sortent même plus, accrochés à leur smartphone sur des jeux et des réseaux sociaux qui les coupent de toute vie sociale réelle.

On lui propose des programmes d’insertion, sans succès ; des cours qui sont toujours semblables. Il ne gagne pas d’argent mais en dépense pour assouvir sa consommation de drogue ! Aujourd’hui, il veut s’en sortir : il demande à pouvoir réapprendre à se former. Il rêve de décrocher un CFC, de trouver du travail et vivre de manière indépendante, avec ce qu’il a gagné.

Les structures officielles d’orientation et de placement lui ont proposé des stages en entreprises, des cours. Mais son désintérêt, son découragement et son instabilité ont fait échouer toutes ses tentatives d’insertion. Il réalise que toutes les portes lui sont progressivement fermées et il ne lui reste plus que le service social pour lui permettre d’avoir un toit et de quoi vivre chichement. Jérôme exprime maintenant clairement sa volonté de s’investir dans une formation car il sait qu’il peut apprendre, mais qu’il a tout perdu et il a conscience qu’il lui manque de nombreuses connaissances qu’il n’a pas assimilées au Cycle d’Orientation. Malheureusement, plus grand monde ne croit en lui et en ses capacités à rebondir dans une démarche de formation. Il se retrouve sans aucune ressource financière car il n’est plus à charge des parents et il n’a jamais exercé une activité professionnelle rémunérée.

Les Ateliers Jean Bosco (AtJB) lui proposent le regard de Don Bosco, qui lui permettra peut-être enfin de croire en un avenir. Comme l’a fait et enseigné Don Bosco, notre mission est de chercher cette petite lumière de vie qui existe et qui est parfois enfouie et protégée au plus profond de chacun. Celle-ci permettra au jeune de reprendre confiance en lui et de se sentir aimé de l’amour de Dieu. Grâce à ce regard qui relève, il peut commencer à sortir de cette spirale de l’échec, de la désocialisation, voire de la délinquance et envisager de réapprendre à vivre en société et à acquérir les compétences scolaires, sociales et psychologiques nécessaires pour débuter et réussir une formation professionnelle.

Les AtJB proposent aussi un Accueil Sénevé destiné aux enfants dès 8 ans pour les accompagner dans leurs devoirs scolaires et offrir un espace d’écoute aux parents.

Les Ateliers Jean Bosco font partie du Réseau Don Bosco Action Sociale, mais ne reçoivent aucun soutien financier public. Ils ne peuvent donc exister qu’avec l’aide de fonds privés. L’avenir de cette mission ne peut être assuré qu’avec la participation de personnes bénévoles convaincues de cette présence auprès de ces enfants et de ces jeunes, ainsi que de donateurs apportant leurs soutiens financiers.

Poussez la porte des Ateliers Jean Bosco, Rue d’Octodure 1, à 50 m de l’église de Martigny-Ville. Nous vous accueillerons avec plaisir.

1 Le Nouvelliste, 4.12.2019

* Nom d’emprunt

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